Situation BVD en Hauts de France

Article publié le 24/05/2024

 

La BVD, diarrhée virale bovine ou maladie des muqueuses, est une maladie qu’on ne présente plus.

Son assainissement a été rendu obligatoire avec la parution de l’arrêté ministériel du 31 juillet 2019.

Dès lors, toute naissance sur une exploitation doit faire l’objet d’un dépistage par analyse sur cartilage auriculaire, prélevé lors de la pose des boucles officielles d’identification. Si un animal se révèle viropositif, des mesures d’assainissement doivent être mises en place sur l’exploitation :

  • Élimination de tout bovin reconnu infecté permanent immunotolérant à l’égard de la BVD (IPI),
  • Dépistage de l’ensemble des animaux sans statut individuel BVD reconnu,
  • Réalisation d’une enquête épidémiologique avec le vétérinaire sanitaire.

 

Le dépistage des avortons et mort-nés constitue également un élément essentiel de ce plan de lutte. En effet, la BVD étant une maladie abortive, elle peut ne se déclarer qu’au niveau des mort-nés. Si on ne les dépiste pas, on risque de passer « à côté de la maladie » et de s’en apercevoir que plus tardivement. Pour des raisons également de traçabilité des bovins, le Comité régional de l’élevage a rendu de nouveau obligatoire le bouclage des avortons et mort-nés en décembre 2022.

De nombreux efforts ont été réalisés par les éleveurs bovins des Hauts-de-France pour avancer grandement dans ce programme, comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessous. Ils sont à souligner et à saluer. Cependant, des efforts importants restent encore à fournir et nous comptons sur l’implication de chacun pour enrayer la BVD sur notre territoire car tout le monde est concerné et que c’est ensemble que nous y arriverons.

 

 

Afin de soutenir le plan de lutte et d’assainissement, les 3 GDS des Hauts-de-France sont pleinement impliqués. Nous suivons les résultats du laboratoire et vous avertissons dès qu’un problème se présente. Nous dressons la liste des bovins sans statut individuel reconnu à l’égard de la BVD et pouvons accompagner le vétérinaire lors de la réalisation de l’enquête épidémiologique. Nous sommes également à votre écoute pour répondre à vos questions sur le sujet, vous aiguiller et apporter les informations nécessaires (dépistage, vaccination, risques de contamination, …). Les GDS proposent également différentes aides financières aux éleveurs.

 

D’autre part, lorsque les résultats de la phase 1 d’assainissement actuelle seront suffisamment satisfaisants, un passage progressif en phase 2 pourra être envisagé selon certaines conditions : cela consisterait en un dépistage sérologique de la BVD sur prise de sang, au moment de la prophylaxie, ou analyse sur le lait du tank si l’éleveur ne vaccine pas contre la BVD ou ne détient pas d’animaux qui ont été en contact avec un virus de la BVD, que ce dernier soit d’origine sauvage ou vaccinale.

Dans les grandes lignes, les ateliers livrant leur lait en laiterie n’ayant pas d’animaux marqués (animaux vaccinés contre la BVD ou ayant déjà rencontré un virus sauvage de la BVD) seront surveillés grâce à des analyses sur lait de tank. Pour les autres ateliers, la surveillance s’effectuerait lors de la prophylaxie annuelle (passage du vétérinaire) et analyses sur sang. Les GDS seront alors impliqués dans l’interprétation des résultats de ces analyses sérologiques afin d’évaluer au mieux le risque de circulation virale dans les cheptels et les stratégies à mettre en place, toujours en collaboration étroite avec les vétérinaires.

La connaissance de l’état vaccinal contre la BVD des bovins est donc primordiale pour envisager un passage à cette 2ème phase : c’est pour cela que nous vous sollicitons chaque année et que nous vous demandons de répondre précisément à ces sollicitations.

Afin d’assurer une transition la plus réfléchie possible, les 3 GDS des Hauts-de-France travaillent déjà sur cette phase 2 en testant le dispositif dans des zones-test, sur des cheptels respectant les critères qui permettraient progressivement l’arrêt du dépistage virologique sur cartilage auriculaire prélevé via une boucle officielle d’identification de toute naissance. Nous restons cependant très vigilants concernant cet arrêt : les analyses virologiques sur cartilage auriculaire prélevé peu après chaque naissance restent la méthode la plus rapide pour identifier une contamination dans un troupeau et identifier les bovins IPI.

 

Enfin, vos GDS restent joignables pour répondre à toutes vos interrogations.