Prophylaxie bovine en Hauts-de-France : la campagne est ouverte depuis le 1er novembre 2019 !
Article du 8/11/2019.
La surveillance hivernale des troupeaux de bovins a débuté le 1er novembre 2019 en Hauts-de-France. Eleveurs et vétérinaires ont jusqu’au 30 avril 2020 pour réaliser les dépistages prévus dans les troupeaux.
Qui est concerné par la prophylaxie ?
Tous les détenteurs de bovinés de la région sont concernés par cette surveillance que ce soit dans le cadre d’activité d’élevage professionnelle ou en tant que particulier.
Les troupeaux laitiers et allaitants, voire engraisseurs, dans certains cas sont dépistés.
Les troupeaux laitiers livrant régulièrement du lait en laiterie sont principalement dépistés sur la base de prélèvements de lait tank lorsque les résultats des surveillances antérieures sont favorables. Sinon, certains dépistages comme celui de la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) peuvent être réalisés par prises de sang sur la catégorie de bovins concernée.
En Hauts-de-France, les analyses des prélèvements de lait de tank sont réparties dans 2 laboratoires interprofessionnels d’analyses laitières agréés.
Pour les autres troupeaux (allaitants, laitiers sans livraison régulière de lait en laiterie, certains ateliers d’engraissement, bisons), les dépistages sont réalisés sur des prises de sang réalisées par le vétérinaire sanitaire désigné.
Les analyses réalisées sur des prélèvements de sang sont réalisées dans les 4 laboratoires publics départementaux des Hauts-de-France.
Des tuberculinations sont réalisées dans certains troupeaux jugés à risque par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Les actes de tuberculination sont des actes obligatoirement assurés par les vétérinaires sanitaires.
Dans les troupeaux qualifiés au regard de la brucellose, la leucose et la tuberculose, 10 545 interventions de prophylaxie bovines sont aujourd’hui programmées en Hauts-de-France et se répartissent de la manière suivante sur les 5 départements :
Quels dépistages sont réalisés ?
Certains dépistages comme celui de l’IBR et de la brucellose sont réalisés systématiquement dans tous les troupeaux de bovins.
D’autres ne concernent qu’un échantillon des troupeaux de la région ou sont ciblés sur des troupeaux jugés à risque.
Les dépistages programmés dans le cadre de la surveillance hivernale et du maintien des qualifications sanitaires sont les suivants :
Selon le département, d’autres dépistages volontaires peuvent être réalisés à la demande de l’éleveur (exemples : la paratuberculose, la néosposrose…) ou sur initiative du GDS.
Une vigilance accrue au niveau de la surveillance de la tuberculose
Depuis 2016 et à ce jour, 4 foyers de tuberculose bovine ont été confirmés dans la région. Ils sont localisés sur les départements du Pas de Calais et du Nord. L’inspection des carcasses en abattoir et la prophylaxie par intradermo-tuberculination (IDT) se sont intensifiées.
La mise en évidence de ces foyers a mené les DDPP à réaliser des enquêtes épidémiologiques pour tenter de découvrir leur origine probable, ou la diffusion de la bactérie. Les cheptels ayant cédé ou introduits des bovins à ou de ces troupeaux atteints de tuberculose sont considérés « en lien épidémiologique » avec ces foyers, ainsi que les voisins de pâtures, les éleveurs qui utilisent du matériel commun…. Les cheptels concernés peuvent donc se situer dans et en dehors de la région. Des investigations ont été réalisées ou sont en cours d’investigation dans ces cheptels, selon la date de découverte du foyer.
Par mesure de sécurité et afin d’améliorer les moyens de lutte contre l’extension de la tuberculose, des zones à prophylaxie renforcée dites « ZPR » sont mises en place autour des foyers découverts depuis juin 2015 (il s’agit d’une réglementation nationale mise en place depuis la campagne 2018-2019). Cette campagne, notre région compte 3 zones à prophylaxie renforcée : 2 sont situées dans le Pas de Calais et 1 dans le Nord.
Les ateliers susceptibles ou suspects d’être infectés sont placés sous APMS (arrêté préfectoral de mise sous surveillance). Dans ce cadre, il s’agit de police sanitaire dont la gestion est assurée par les DDPP.
Les troupeaux cédant directement du lait cru ou des produits à base de lait cru affinés moins de 60 jours au consommateur font également l’objet d’une surveillance en tuberculose, notamment vis-à-vis du risque de contamination humaine. La fréquence de dépistage reste cependant plus espacée et sur une catégorie d’animaux plus ciblée.
Pour cette campagne 2019-2020 de maintien de qualifications, 246 interventions d’intradermotuberculination sont déjà prévues en Hauts-de-France. Elles sont majoritairement ciblées dans les départements 59 et 62. D’autres troupeaux pourront être concernés, en fonction des enquêtes épidémiologiques menées par les services de la DDPP.
Organisation des dépistages et transmission des documents d’accompagnement des prophylaxies (DAP) aux vétérinaires
Pour les interventions nécessitant le passage du vétérinaire dans l’élevage, le GDS transmet aux vétérinaires les documents d’accompagnement des prophylaxies (DAP) avant leur passage dans les élevages de leur clientèle.
Le DAP est d’usage obligatoire. Il permet de savoir quels animaux sont à dépister et quel(s) prélèvement et/ou test leur sont réservés. Le DAP comporte également les étiquettes permettant l’identification des prélèvements de sang et leur bon enregistrement auprès du laboratoire d’analyse.
Lorsque des tuberculinations sont à réaliser, le vétérinaire reçoit un DAP supplémentaire spécifiquement pour cet acte.
Les DAP permettent également de signaler toute information utile pour le laboratoire, le GDS ou la DDPP.
Chaque GDS envoie en fin de mois aux vétérinaires concernés les DAP des interventions de leurs clients dont la date anniversaire est prévue le mois suivant.
En cas de passage anticipé, de perte de DAP ou de nécessité, le vétérinaire peut demander ponctuellement au GDS de lui transmettre le DAP pour des éleveurs de sa clientèle.
Enfin, pour que le vétérinaire puisse intervenir dans de bonnes conditions sur les animaux à dépister ou tester et la sécurité de chacun, il est impératif que l’éleveur assure une bonne contention de ses animaux.
Pour toute question, vous pouvez vous adresser au GDS de votre département.
Aude BRULIN
FRGDS Hauts-de-France